3ème : PÉRIODE HISTORIQUE : LE XX° ET NOTRE ÉPOQUE
1er OBJET D'ÉTUDE
Comment les artistes rendent-ils compte des progrès scientifiques et technologiques du début du XXème siècle ?
2ème OBJET D'ÉTUDE
ARTS ETATS ET POUVOIRS
Comment l'art permet-il de dénoncer la violence de la guerre ?
3ème OBJET D'ÉTUDE
L'ARCHITECTURE URBAINE
Comment l'architecture urbaine du XXè siècle peut-elle être à la fois un enjeu de pouvoir et un espace de création et de modernité ?
4ème OBJET D'ÉTUDE
LES ARTISTES S'EMPARENT DE LA VILLE
Comment l'espace urbain peut-il devenir un espace de création et de contestation ?
ANALYSES D'OEUVRES
Otto DIX, Les joueurs de Skat, 1920, peinture à l'huile sur toile et collage.
ANALYSE DE L'ŒUVRE ET DE SON CONTEXTE HISTORIQUE :
EPOQUE CONTEMPORAINE / XX ème siècle
ARTS DU VISUEL
THEMATIQUE/ ŒUVRE D’ ART ET POUVOIR (propagande/résistance/mémoire)
PREMIER CONSTAT : introduction/présentation (Ce que je vois)
-une image sur papier (reproduction en couleur)
-il s’agit de la photographie d’une peinture
-les indications : Titre = LES JOUEURS DE SKAT
Auteur = Otto DIX, artiste Allemand né en 1891 mort en 1969
Date = 1920
Format = 110 x 87 cm
Technique = huile sur toile et collages
Lieu de conservation = Galerie Nationale de Berlin
INVENTAIRE RAISONNE : description (Ce que je perçois)
Ce tableau représente une scène banale de la vie quotidienne où des hommes jouent aux cartes. Ceux-ci sont installés à la terrasse d’un café. Les pages de journaux collées à l’arrière plan indiquent la temporalité : nous sommes en Allemagne après la 1ère guerre mondiale.
L’homme à gauche présente à l’évidence de nombreuses et horribles cicatrices qui lui couvrent le visage. Il est en outre disproportionné, il a une jambe de bois et tient ses cartes à l’aide du pied valide qui lui reste. Un tuyau sort de son oreille pour lui permettre de suivre la conversation. Le joueur de droite a de son côté une manche vide, de l’autre sort une main articulée. Au dessus de son col, on remarque une prothèse de métal qui remplace sa mâchoire, il porte en outre la croix de fer (médaille honorifique). L’extrémité mutilée de son nez est couverte par un bandeau noir sans doute en cuir attaché derrière la tête. Le personnage du centre semble avoir des prothèses faciales métalliques, un œil de verre et il a deux moignons à la place des jambes. Il semble posé sur un socle de fer. Contrairement aux deux autres, il possède par contre ses deux mains mais l’une d’elles est articulée comme celle d’un robot.
La gamme chromatique employée volontairement par Otto Dix exclue ici les couleurs vives. Le peintre travaille à partir d’un camaïeu de bruns, bleus et de verts foncés qui n’est pas sans rappeler les couleurs militaires (camouflage). On peut parler de clair obscur.
La construction du tableau manque d’équilibre, Dix organise volontairement celui-ci en une succession de lignes confuses ou brisées afin de faire écho à son sujet.
MISE EN PERSPECTIVE : Interprétation (Ce que je sais)
Otto Dix est un peintre allemand du XXe. Il est né en 1891 à Untermbaus et est mort en 1969 à Singuen.
Dix s’est engagé en 1914 dans une compagnie de mitrailleurs. « Il fallait que je vive ça. Je le voulais… il faut que je vois tout de mes propres yeux… ». Il a combattu pour l’Allemagne lors de la 1ère Guerre Mondiale en France et en Russie. Il reste très marqué par la guerre. Peindre lui sert de thérapie. Il souhaite montrer toute l'horreur de la guerre à travers ses oeuvres. Il réalise environ 600 dessins, gouaches, aquarelles qui sont comme des notes, prises sur le vif ou à l’occasion d’un souvenir qui ressurgit, A cela s’ajoutent des œuvres mûrement travaillées : des toiles comme La tranchée, une série de 50 eaux fortes intitulées Der Krieg (la guerre), d’autres toiles représentant le monde dérisoire des mutilés : les Mutilés de la guerre, Mutilés jouant aux cartes, le Marchand d’allumettes, Pragerstrasse...
Otto Dix faisait partie d’un courant pictural appelé « Expressionisme », les artistes de ce courant laissent libre cours à leur imagination et n’hésitent pas à exprimer leurs sentiments au travers de leurs œuvres quitte à choquer si besoin. Ce mouvement est né en Allemagne au début du XXème siècle, il s’agit d’une peinture agressive qui prend position et critique la société.
Dans cette toile, les mutilations corporelles mises en évidence par Dix renvoient bien sûr à la violence subie pendant la guerre mais aussi à l’impuissance des médecins à réparer les corps. Les prothèses multiples s’apparentent donc à une forme de camouflage destiné à rendre invisible les destructions physiques. Le recours à la technique du collage renforce l’idée d’un assemblage des corps réalisé à partir de pièces hétéroclites. Aux corps disloqués s’ajoutent des corps étrangers, intégrés ou imbriqués donnant ainsi une apparence de mécanisation désincarnée.
Les « gueules cassées » exhibent leurs blessures et leurs médailles en une grotesque et hideuse parodie de banal jeu de cartes, la partie est perdue d’avance, le jeu est truqué et le crâne blafard qui apparaît dans l’ampoule en est le signe évident.
photo : exemples de " gueules cassées" de la première guerre mondiale
Extensions possibles :
-La chambre des officiers (livre de Marc Dugain et film de François Dupeyron)
-La Partie de carte 1917, Fernand Léger
-Autres œuvres d’Otto Dix (triptyque « la guerre »)
IMPRESSIONS PERSONNELLES : Conclusion (Ce que j’en pense)
-Rédaction d’un court texte personnel (7 à 8 lignes) concernant le sens de l’œuvre et le
ressenti face à celle-ci.
Pablo PICASSO , Guernica, 1937, peinture.
ANALYSE DE L'ŒUVRE ET DE SON CONTEXTE HISTORIQUE :
John EARTHFIELD , Affiches de contre propagande nazie, vers 1930.
SURREALISME
Salvador DALI , Salle Mae West, installation, 1934.
René MAGRITTE , La trahison des images, 1928, peinture.
Max ERNST , Couple zoomorphe, 1933, peinture.
FUTURISME
Etienne Jule MAREY, Chronophotographie, entre 1885 et 1904.
Robert DELAUNAY, La Tour EIFFEL, 1910, peinture.
Umberto BOCCIONI, Charge des lanciers, 1915, peinture.
Giacomo BALLA
Fillette courant sur un balcon, 1912, peinture.
Automobile en course, 1913, peinture.
Fillette courant sur un balcon, 1912, peinture.
Automobile en course, 1913, peinture.
Richard HAMILTON , Qu’est-ce qui rend nos foyers… ?, 1956, collage.
Robert RAUSCHENBERG, Canyon, 1959, combine painting.
Claes OLDENBURG, Floor Burger, 1962, peinture acrylique sur toile, rembourrage mousse et carton.
Tom WESSELMAN , Great American nude n°99, 1968, huile sur toile.
Andy WARHOL, Marylin, 1967, sérigraphie.